L’analyse de l’idéologie de *Félix Tshisekedi*, le président de la *République Démocratique du Congo (RDC)*, dans le cadre de la *relation avec le Rwanda* et de son approche stratégique face à l’agression rwandaise, nous amène à explorer une dynamique complexe : *combattre le système tout en faisant partie*.
1. *Contexte de l’Agression Rwandaise*
L’agression de la RDC par le Rwanda, via le soutien au groupe rebelle *M23*, constitue l’un des conflits majeurs qui secouent la région des *Grands Lacs*. Ce soutien, selon les autorités congolaises, s’inscrit dans une volonté du Rwanda d’étendre son influence, de déstabiliser l’est de la RDC et de profiter des ressources naturelles de cette région riche.
Félix Tshisekedi, président de la RDC, a hérité d’une situation géopolitique délicate et tendue. Bien qu’il ait pris des mesures pour dénoncer l’agression rwandaise sur les forums internationaux, son approche semble souvent plus pragmatique que radicale. C’est là que sa stratégie de *combattre le système tout en en faisant partie* prend tout son sens.
2. *Combattre le Système de l’Intégration Régionale*
Félix Tshisekedi a toujours privilégié l’idée de renforcer la position de la RDC sur le plan régional et international. Plutôt que d’adopter une approche isolationniste ou de confrontation frontale, il a choisi de *négocier au sein des structures régionales*, comme l’*EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est)*, pour faire face au Rwanda. Cela démontre une volonté de *réformer le système régional de l’intérieur*, tout en y ayant une voix pour défendre les intérêts congolais. Sa présence dans ces instances montre qu’il cherche à *faire comprendre la réalité congolaise* et à isoler la politique d’agression rwandaise dans un cadre diplomatique.
3. *Le Jeu du Système International*
Dans l’arène internationale, le président Tshisekedi s’est vu contraint de jouer un double rôle. D’une part, il critique fermement l’attitude du Rwanda et appelle à des sanctions contre ce dernier. D’autre part, il essaie de maintenir des *relations diplomatiques ouvertes avec des puissances influentes*, comme les États-Unis, la France et l’Union Européenne, qui prônent souvent une approche plus *conciliatrice* envers le Rwanda.
Cet équilibre est difficile à maintenir, car soutenir une ligne dure contre le Rwanda pourrait le placer dans une situation isolée, tandis qu’une attitude trop conciliante pourrait être perçue comme un *manque de fermeté* face à l’agression. Félix Tshisekedi joue donc un rôle où il essaie de *combattre le système* tout en faisant partie de ce même système international, pour obtenir les soutiens nécessaires à la RDC.
4. *Internalisation de la Confrontation*
Une autre dimension de l’idéologie de Félix Tshisekedi se trouve dans sa *politique intérieure*. En tant que chef de l’État, il doit également gérer les *dissensions internes* liées à l’agression rwandaise. Certains secteurs politiques et sociaux demandent une réponse militaire plus agressive contre le Rwanda, tandis que d’autres, notamment dans l’opposition, réclament une *réconciliation nationale* et une *diplomatie renforcée* pour éviter l’escalade du conflit.
Tshisekedi semble vouloir combiner ces voix disparates en intégrant des *réformes internes et des politiques inclusives*, tout en se servant du *système politique existant* pour étendre son influence sur la situation sécuritaire.
5. *Le Risque de Compromis*
L’un des aspects les plus critiqués de l’approche de Tshisekedi est le risque de *compromis sur la souveraineté nationale*. La gestion du conflit avec le Rwanda repose en grande partie sur des *diplomaties* multilinéaires, qui parfois *adoucirent les revendications congolaises* au profit d’intérêts régionaux. Cela met en lumière une tendance paradoxale à défendre la souveraineté de la RDC tout en s’engageant dans des *accords de coopération régionale* et en participant à des forums internationaux où la RDC se retrouve dans une position où ses demandes sont souvent diluées.
Conclusion : Une Stratégie Ambiguë mais Réaliste
L’idéologie de *Félix Tshisekedi*, qui consiste à *combattre le système tout en en faisant partie*, est une approche pragmatique, mais elle comporte des risques. En cherchant à intégrer et réformer le système politique régional et international, il risque de se retrouver pris entre les exigences de la communauté internationale et les attentes d’une population qui demande des actions plus fermes.
Dans cette dynamique, Tshisekedi semble bien conscient de l’importance de la *diplomatie multilatérale* et de l’influence internationale, mais il doit faire face à un défi majeur : comment défendre la *souveraineté nationale* et *l’intégrité du territoire* tout en jouant un rôle actif dans des organisations qui incluent des pays comme le Rwanda ? Les mois à venir révéleront si cette stratégie de « combattre le système tout en en faisant partie » est réellement viable, ou si elle finira par exacerber la complexité de la situation en RDC.
Daniel Kambowa Journaliste et Analyste politique